Je me réveille. Les yeux piquent. Dehors, la lumière peine à dissiper les brumes. Dedans, mon cerveau fait pareil. Malgré tout, je me lève. Je titube jusqu'aux toilettes et, pendant que je fais mon affaire, je vérifie les nouvelles. D'abord des amis, ensuite du monde. Les uns vont un peu mieux que l'autre, heureusement. Pourvu que ça dure.
Je regarde l'heure. « Merde, faut que je me grouille ! » Je sors cette part de tarte au riz dans le frigo et j'en fais mon petit-déjeuner. Je bouquine en même temps. Repas fini, je me prépare les tartines du midi. Ensuite, je me débarbouille en vitesse et je m'habille. J'ouvre les stores de la chambre.
« Oh non, pas encore… »
À l'extérieur, il n'y a plus rien. Plus de rue, plus de ville, plus rien. Plus que le vide spatial infini, dépourvu de toute lumière. Les étoiles se sont éteintes. Je suis au bout de l'univers, là où se perdent le temps et l'espace dans un amalgame sordide. Pourtant, j'avais l'impression d'avoir fait attention de ne pas perdre de vue l'heure. Mais voilà que tout m'a échappé, de nouveau. Je soupire, de fatigue.
Il va encore falloir recommencer depuis le début. Sûr que ça va me mettre en retard pour le reste de la journée.
Je mets ma veste, sors et redémarre l'univers.