#MercrediFiction
Alan se réveilla en sursaut. Il avait trop dormi, il le sentait dans son corps anormalement reposé. Il jeta un coup d'œil à l'heure : 13h37 ! Il marqua un temps d'arrêt. Son corps aurait dû se raidir, se tendre hors du lit, gorgé d'adrénaline pour essayer de rattraper son retard. Pourtant, il n'en fut rien. Il ne prit la mesure de ce qui le troublait qu'avec quelques secondes de retard : la pièce était plongée dans une pénombre anormale et angoissante. Lentement, avec des gestes d'animal craintif, il se dirigea vers la fenêtre de sa chambre. Il faisait nuit, hormis un faible trait lumineux, loin à l'horizon. Dans la rue, des gens couraient dans tous les sens, sans but apparent.
Alan avait la main sur le ventail de la fenêtre et sentait le froid à travers le verre. Il entendait également le concert des klaxons au loin, symptôme inévitable d'embouteillages sur les boulevards. Sans trop savoir ce qui se passait, il comprit que ça devait être grave. Il chercha des infos sur son ordiphone : pas d'internet. Il alluma sa télé : pas d'image. Il brancha sa radio : du son, enfin !
La situation était critique ! Pour une raison inconnue, la planète avait cessé de tourner. Rien n'était clair, mais ceci était cristallin : c'était la fin du monde !
Tout en écoutant distraitement, Alan remplissait son sac à dos et ses fontes de vélo avec tout ce qui lui semblait utile pour partir. Son premier but était de retrouver ses amis, disséminés dans la ville. Il était presque prêt quand on frappa à la porte. Dans l'entrebâillement, il vit que tout le monde était là. Comme d'habitude, c'était lui qui était en retard.
On lui expliqua qu'ils allaient faire route vers la ceinture de Pénombre, là où les températures resteraient vivables. En enfourchant son vélo, dans la masse compacte de ses amis, Alan se sentit bien, malgré la situation catastrophique. Une nouvelle vie commençait et, de toute façon, il avait déjà pris l'habitude de vivre en marge du monde !
Elle avait voulu quitter sa vie et son conjoint. Cette nuit-là, elle laissa ses affaires rangées, ses doutes s'envoler. Il lui fallait, elle allait revoir son amour de jeunesse.
Lentement, discrètement, elle tourna la page et la poignée. Il n'entendrait rien, endormi ds les bras de Morphée au lieu des siens. Il comprendrait quand il découvrirait son absence.
Elle se rendit au chevet de son premier amour pr le voir s'endormir une dernière fois. Il la remercia et partit, libéré.
#MercrediFiction
#MicroFiction #MercrediFiction
- Tension odorante -
Piégé dans ce labyrinthe de métal, il retient son souffle.
Il sait que la bête se repère à l'odeur et son dernier repas, bien que délicieux, était fortement composé d'oignons.
Un bruit retentit, la bête n'est pas loin. Il se contracte d'angoisse dans ce casier qui lui sert de cachette.
“Prrrrrt”, font ses fesses.
“Blam !”, émet la porte en se faisant arracher.
“Hhhhh”, fait son dernier souffle.
Mumtaaz et Sulfate descendent du train à Rennes. C'est lundi et leur week-end a pris une tournure étrange quand Mumtaaz s'est fait sucré son permis. Le sentiment amoureux qui les liait avait pris le pas sur tout le reste. Le monde aurait pu s'écrouler à leurs pieds, rien ne les aurait ébranlé·es.
Alors que Mumtaaz retirait le billet de train qui l'envoirait chez iel, Sulfate se roule une seiche et l'allume machinalement.
#mercrediFiction 1/?
#MercrediFiction
La terre ne pouvait absorber toutes les larmes... Il y avait tant de désespoir et de culpabilité, de tristesse et d'émotion, de douleurs et de passions...
Alors pleura-t-elle à son tour, évacuant ce qui la submergeait... Une écume enfla, jaillit et emplit les vides. De tsunamis en éruptions, la planète trembla. Chaque vie fut portée sur des flots démentiels et dévastateurs... Quand la terre cessa ses pleurs, une quiétude sèche, fragile et méfiante demeura...
(CC0)
#MicroFiction #MercrediFiction
- Motus et bouche cousue -
Interrogée depuis presque une heure, personne n'a réussi à lui faire avouer.
Les questions de l'inspecteur glissent sur son mutisme.
— Mais tu vas parler oui ?
— Hmmmpf, hmmmpf ! fait-elle énergiquement, en pointant son bâillon avec ses mains menottées.
#mercrediFiction (2)
L’amour qu’iel y rencontrait transcendait sa vie, lui ramenait du baume au cœur. Les autres humain‧es qui s’y promenaient étaient devenus des amis. Depuis ces url, une route ferroviaire avait pris forme et permis le rapprochement jusqu’à pouvoir toucher ces gens aimés. Des merveilleux moments de rencontres car une amitié réelle avait pris forme au fil des ans. Iels ne pourraient pas toutes et tous les rencontrer mais iels s’aimaient et c’était le plus important.
#mercrediFiction (1)
Trouver une place dans ces tuyaux. Penser que l’on va s’y sentir à l’étroit.
C’est ce qu’iel pensait en embarquant sur le siège de ce matodon qui lae conduisait dans les internets depuis plus de 5 ans Mais leur enveloppe corporelle n’était pas transportée. Seul, son esprit, sa personnalité au travers des mots laissés sur la toile, montrait et subodorait son existence.
D’ailleurs, il en était de même avec les rencontres qu’iel faisait.
Sa première déception fut de voir les nuages blancs et de croiser des arbres verts. Jamais il n’avait été aussi loin sur la route. Il ne savait pas ce qu’il s'était attendu à découvrir, mais certainement pas le même paysage, les mêmes prairies et le même ciel à perte de vue. Il continua sa marche pendant des jours et des nuits, s’obstina une vie entière jusqu’à finir par revenir à son village, mais par l’autre côté. #Mercredifiction #Microfiction