Fusil en main, j'arme, et me dirige vers le bruit, derrière les fourrés... J'allais armer mais mon oeil perçoit un tissu de cette couleur fluo caractéristique.
Je me ravise et cours vers ma cible : c'était un autre chasseur, comme moi.
Il était assis sur un tronc d'arbre. Je ne l'avais jamais vu, il avait l'air triste et apeuré.
- Salut, ça va ?
- Non !...
- Qu'est-ce qui t'arrives ?
- Tu devrais partir !
- Pourquoi ?
- J'ai été collé à ce tronc !
* PAN !!! *
Je m'effondre.
Edmond Dantes. Son évasion du Château d'If le laisse rêveur. Il pense que c'est jouable, que lui aussi peut le faire. Des années qu'il y songe. Pour l'instant au mitard il lui manque l'outil principal. Le mort. Encore trois mois à attendre et ensuite il retrouvera une cellule avec des codétenus dont au moins un lui servira.
Dans la position du lotus il s'entraîne à contrôler sa respiration.
Le temps est devant lui.
#MercrediFiction
Le GIF était ordinaire mais hypnotisant : un homme tombait puis, dans une imparfaite boucle de lecture, se retrouvait debout, et rechutait, et ainsi de suite... Un mouvement improbable répété sans fin avec des images pixelisées aux couleurs fades et cet effet neige des vieux téléviseurs.
Un GIF parmi des millions... Mais plus on le regardait, plus on y percevait de légères variations à chaque boucle, de minimes changements qui ouvraient la réalité vers l'impossible...
CCO
2/ Milena s'était dépêchée pour arriver quelques minutes avant l'autobus.
Elle se hâtait l'esprit occupé par les tâches domestiques à venir, sa salope de belle-mère qui ne manquerait pas de lui faire des reproches et Karel qui n'arrivait toujours pas à tenir tête à sa mère.
Au pied du panneau, attendant son bus qui était sur le point d'arriver, elle respira profondément et profita du regard admiratif de ce type attablé de l'autre côté de la rue qui n'osait pas l'aborder.
#mercredifiction
La Terre est une planète du système solaire. Originaire du néant, du big bang, d’évolution, de refroidissement. Certains de ses habitants, fans d’explosions, firent une découverte tout à fait fortuite.
– Vous en êtes absolument sûrs ?
– Absolument !
– Cette explosion a propulsé de manière accidentelle une plaque de 900 kg dans les airs ?
– On ne l’a jamais retrouvé.
– La seule preuve, c’est cette seule et unique image de la caméra qui filmait à 1 000 images par secondes.
– Et donc ?
– On a peut-être une nouvelle solution pour envoyer des chaises dans l’espace. Pardon, des objets dans l’espace.
Plus tard…
– On va commencer calme. Un puits, du C4, un objet métallique au-dessus…
– Quelle distance ?
– Pas loin, 50 cm, peut-être 1 mètre.
– Qui allume ?
– C’est automatique, il y a un compte à rebours. On a 3 minutes pour s’éloigner suffisamment, au cas où.
– Au cas où quoi ?
– On n’est jamais trop prudent.
Le résultat dépassa leurs espérances.
Encore plus tard…
– Les propergols, kérosènes et autres propulseurs pour fusée, c’est dépassé. Nous avons une solution, beaucoup moins coûteuse et tout aussi efficace, sinon plus.
– La voile solaire
– Non, je parle de pouvoir faire décoller des vaisseaux depuis le sol terrestre.
– Vous savez que rien que pour un satellite de 10 tonnes à mettre en orbite géostationnaire, cela nécessite une fusée de 780 tonnes. Alors, votre solution, c’est de la poudre de perlimpinpin.
– Manifestement, vous connaissez les fusées de type Ariane. Non, notre approche est totalement différente.
– Le propulseur photonique ou moteur à photon ? C’est encore au stade expérimental.
– Non, rien d’aussi compliqué. La solution est toute simple.
– D’accord, alors présentez là, votre solution !
D’un regard commun, les trois scientifiques s’approchèrent d’un tableau blanc.
Devant le public présent dans la salle de conférence, ce qu’ils dévoilèrent provoqua des huées.
– Du calme ! Ce projet est on ne peut plus sérieux.
– Vous rigolez ? Utiliser des explosions nucléaires successives pour faire décoller des vaisseaux ?
– C’est pourtant vrai. Un bouclier concave, une explosion, le vaisseau décolle. Avant qu’il ne retombe, une nouvelle explosion, et il décolle plus loin. Et ainsi de suite !
– Et les retombées radioactives, vous y avez pensé ?
– C’est en effet, l’un des points que l’on n’a pas encore réglés. On a essayé à peu près tout et n’importe quoi, du pétard mouillé au semtex. Rien de vraiment efficace pour un vaisseau de grande taille.
– OK, admettons, et vous aller lancer quoi comme satellite ?
– Non, pas des satellites. Des gens.
– Des gens ? Pour quelle raison ?
– En cas d’urgence. Que cela soit catastrophique, climatique, ou bien météorique.
– Si un astéroïde doit frapper la Terre, vous préférez pulvériser la Terre vous-même plutôt que d’envoyer Cutter Slade la sauver ?
– Nous ne sommes pas aussi fous. Mais dans le cas où il faudrait évacuer la planète, le problème de radiations ne se pose plus…
– Parlez pour vous. Votre vaisseau, ce n’est pas une arche de Noé. Le végétal et l’animal, vous vous en moquez. Et ce seront eux les premières victimes.
– Et vous pensez mettre ça en pratique ? Vous n’oserez pas !
– Ça a déjà été fait en fait.
– Comment ça ?
– Le projet Orion, ça vous dit quelque chose ?
– Non.
– Le seul truc qui l’a interrompu, ce fut le traité de 1963, le traité d’interdiction partielle des essais nucléaires.
– Et vous vous asseyez sur ce traité ?
– Si on peut sauver des vies, bien entendu !
Le débat continua pendant des heures. Des poings volèrent. Des chaises aussi.
Bien plus tard, sur une Île déserte, loin de tout.
– Arrêtons de nous embêter avec la Presse, les journalistes et les curieux. Ça finit toujours de la même manière.
– Bon, on le fait, cette fois, ce test en conditions réelles ?
– On y va.
– La bombe est armée ?
– Elle l’est.
– Détonateur ? Compte à rebours ? Météo ? Trajectoire ?
– Tout est vert. Zéro rouge.
– On peut lancer le compte à rebours. Paré au lancement de cette plate-forme de 50 tonnes.
– 10, 9, 8
– Au fait, c’était bombe A ou bombe H qu’il fallait utiliser ?
– 7, 6, 5
– Il y a une différence ?
– 4, 3, 2
– Une énorme !
– 1
– Ah !
– 0 ! EXPLOSION !
Et la Terre éclata !
(5 pouètes en tout)