Mercredi Fiction du 10 juillet 2019

Par Hackorn <Hackorn@hostux.social> le 10 juillet 2019 à 07 h 05 UTC

Elle était là, immobile, incapable de faire sortir le moindre son de sa bouche.
Il la regardait avec ses yeux rouges sang, ses crocs sortaient de sa gueule, ses poils longs et sales sentaient le chien mouillé.
Il devait bien faire deux fois la taille de la jeune femme, mais il ne bougea pas.

Elle comprit qu'il avait aussi peur qu'elle.

Elle approcha sa main lentement, il la renifla. Elle en profita pour caresser son museau. Il en profita pour lécher sa main.

#MercrediFiction

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Par <MimiLaSouris> le 10 juillet 2019 à 08 h 40 UTC

Un an, jour pour jour qu'ils se sont donné rendez-vous dans ce bar. Un an que leur histoire a commencé.

Elle l'espionnait sur les réseaux, il la regardait IRL.

Elle guettait ses posts, ses likes, ses profils, dans l'attente d'un signe, d'un geste de sa part.

Mais le jeune geek était timide, alors elle a pris son courage à deux mains. L'amour a fait le reste.

Un an jour pour jour, elle lui a envoyé ce fichier, ces quelques lignes de code, où elle se déclarait.

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Par krop <krop@framapiaf.org> le 10 juillet 2019 à 08 h 32 UTC

Les fans de science fiction jubilaient.

Le gouvernement français venait de donner au CSA, autorité publique pourtant jugée désuète, le pouvoir de censurer ce que les citoyens pouvaient faire, voir et lire sur Internet.

Ce retour du ministère de l'information qui ne disait pas son nom ne pouvait signifier qu'une chose : les voyages temporels étaient réellement possibles.

#mercrediFiction

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Par Oranadoz <oranadoz@framapiaf.org> le 10 juillet 2019 à 11 h 08 UTC

ORTF-direct: « Vous allez comprendre ce qu'est vraiment une prise d'otages ! » Ce sont les termes employés par les professeurs qui se sont introduits dans le ministère de l'éducation et séquestrent actuellement le ministre Blanquer. Suivez l'événement en direct:
ortf.fr/news/2019/07/10/blanqu

#mercredifiction

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Par Oranadoz <oranadoz@framapiaf.org> le 10 juillet 2019 à 11 h 04 UTC

2049. La flotte des ultra-riches quittent la Terre pour rejoindre leur nouvelle planète, laissant derrière eux les gueux se dépatouiller de leur environnement pollué.
Malheureusement pour eux, leurs vaisseaux croisent un nuage de débris de satellites de publicité orbitale. Ces satellites étaient utilisés par les multinationales dont les actionnaires et dirigeants occupaient justement ces mêmes vaisseaux. Une par une les navettes sont détruites. #ironie #mercredifiction

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Par hyper <cagibi@hostux.coffee> le 10 juillet 2019 à 19 h 29 UTC

#MercrediFiction #haiku
Cédric Villani,
l'ultime mathématicien.
Logo de smash bros.

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Par @chibi[N]ah (alex) 🇫🇷✅ <alex@social.nah.re> le 10 juillet 2019 à 20 h 44 UTC

La terre, 3e planète du système solaire. Petite planète, surpeuplée par de petits appareils demandant à être mis à jour régulièrement. Un certain créateur de logiciel proposa l’idée de faire les mises à jour une fois par mois, un jour particulier. Ce créateur était-il inspiré de ce qui existait déjà et qui était effectué régulièrement ? Nul ne le saura.

« — Cette fois, c’est terminé. »
Alex, une fois le dernier appareil mis à jour, fut satisfaite. Elle effectuait cette opération régulièrement, les différents appareils exigeaient une maintenance mensuelle afin de rester opérationnels.
« — Le dernier truc à mettre à jour, c’est la Terre. Vaste affaire. Heureusement que ce n’est pas mon tour cette fois-ci. »
Satisfaite, cette opératrice s’en alla dormir.
Son coéquipier, habitué, devait s’occuper de la mise à jour. La Terre nécessitait en effet des mises à jour régulière, non pas pour régler correctement les saisons, ça, c’est Gaïa qui s’en occupait, mais plutôt pour corriger de petites trajectoires¹, ajouter la vitesse de rotation, contrôler la force de Coriolis, et deux trois autres trucs du même genre.
Jean arriva en avance, regarda ses écrans de contrôle, et sorti le cahier réglementaire d’opération de maintenance. Tout devait y être consigné. Constatant qu’il ne restait qu’une demi-page vide à la fin du cahier, il prit un nouveau cahier, nota la référence de l’ancien à l’emplacement prévu sur le nouveau, barra la demi-page vide de l’ancien, et nota la référence du nouveau cahier sur l’ancien cahier. Cet acte, semblant rébarbatif au premier abord, était une exigence de la personne ayant fiabilisé toutes les opérations. Cela permettait d’avoir une traçabilité, certes, imparfaite, mais nettement plus fiable que de simples rapports oraux ou tenant sur une feuille volante.
Reprenant l’ancien cahier, Jean relu les dernières pages, afin de s’informer d’éventuels problèmes s’étant déroulés ces derniers mois. 𝘢 𝘱𝘳𝘪𝘰𝘳𝘪, rien d’anormal.
Soudain, il se rappela.
« — Au fait, c’est pas aujourd’hui que le nouvel employé devrait arriver ? »
Pris d’un doute, il se rendit au secrétariat. En posant la question à Monique, Jean eut la confirmation.
« — Dominique vient d’arriver. Il vient de recevoir son badge à l’accueil.
— Très bien, je vais aller le chercher, j’ai peur qu’il ne se perde dans ce dédale de couloirs si jamais il se déplaçait seul. »
Jean se rappela de son arrivée, du nombre de fois où il se perdit dans ce labyrinthe, et il espérait à chaque fois de ne pas se retrouver face à un minotaure. Heureusement que ce n’était pas un labyrinthe en rhizome².
Quelques minutes plus tard, Jean retrouva Dominique. Il n’avait pas bougé de l’accueil. L’hôtesse lui ayant déconseillé de sortir de la pièce.
« — Bonjour Dominique. Prêt pour cette journée ?
— Bonjour Jean. Alex n’est pas là aujourd’hui ?
— Non, elle vient de finir sa journée. Elle est en repos jusqu’à la semaine prochaine.
— D’accord.
— Vous connaissez les lieux ?
— Oui, je fus accompagné par deux personnes, dont j’ai malheureusement oublié les noms. Je pense avoir retenu l’essentiel, comme la salle de contrôle, le secrétariat, l’accueil, la salle de repos, les toilettes et où se trouvait la machine à café³.
— Parfait alors. »
Discutant de choses et d’autres, les deux techniciens arrivèrent devant la lourde porte blindée. Derrière cette porte, se trouvait la salle de contrôle, dont l’accès était non seulement réglementé, mais également protégé.
Une fois entrés, Dominique remarqua un poster étrange accroché au mur. Il s’en approcha.
« — Ça, c’est un arbre de Porphyre. Dessus est détaillé toutes les opérations de maintenance pouvant être faites. Certes, la représentation peut paraître bizarre pour quelqu’un habitué à un diagramme d’activité ou à un arbre binaire, mais on s’y fait vite. » Une fois l’explication donnée, Jean s’éloigna. Dominique le rejoignit peu après.
« — Savez-vous ce que nous effectuons ici, Dominique ?
— Vaguement. On m’a expliqué lors du recrutement et lors de la visite, dans cette pièce, on effectue les différents ajustements de la trajectoire terrestre.
— C’est un bon résumé. Il y a d’autres ajustements et vérifications qui sont également faites. Vous avez une formation de géologue, je crois.
— Oui. J’ai effectué un changement de branche, parce que la mécanique quantique et tout le bagage technique pour être physicien me dépassait complètement. J’ai toutefois validé ma première année.
— Donc, ça devrait aller pour les bases. Avez-vous des connaissances en informatique ?
— J’étais le président du club info à la fac. Même si je n’étais pas le meilleur, je me débrouille pas trop mal.
— OK. On peut donc commencer. »
Sur ces mots, Jean avança vers le pupitre, quand soudain, son pied percuta quelque chose. Une petite boîte noire effectua un petit vol d’une cinquantaine de centimètres.
« — Le contrôleur est encore tombé ? Combien de fois faudra-t-il le signaler à l’équipe de maintenance que la patte de maintien en plastique est trop fragile et qu’à chaque secousse tellurique⁴, le boîtier tombe. »
Se baissant, Dominique constata en effet les pattes cassées.
« — Pourquoi ne pas l’avoir fixé sur un rail métallique ?
— Ça, ça a déjà été suggéré, mais on nous a dit que ça pouvait provoquer des parasites. »
Jean reprit le cahier réglementaire d’opération de maintenance.
Dominique lut ce que Jean écrivait.
« — Problème rencontré : boîtier de contrôle encore au sol. Dépannage accidentel via la méthode de hypoaristerolactothérapie. »
Face au regard interrogateur de Dominique, Jean répondit :
« — Ne faites pas attention à ça, les techniciens comprendront.
— Si vous le dites. Du coup, est-ce qu’il faut rebrancher ce boîtier ? Parce que là, les fils pendent. »
Avant que Jean ne se baissât, Dominique avait déjà pris le boîtier en main et se glissa sous le bureau.
« — C’est plutôt sombre là-dessous, mais ça devrait aller. Là, c’est bon, c’est rebranché. »
Regardant les voyants, Jean constata que l’un d’entre eux était rouge.
« — Non, il y en a deux d’inversés. Ah, là c’est bon, ne touchez plus à rien. »
Se relevant, Dominique vit également que tous les voyants étaient au vert.
« — Cela permet d’éviter tout problème. À la moindre anomalie, tout doit être interrompu et le plan d’annulation doit être suivi, afin d’éviter toute catastrophe. »
Jean, posant ses mains sur le clavier, regarda l’écran de contrôle. Faisant défiler le contenu de deux fenêtres, il déclara
« — La maintenance d’aujourd’hui sera simple. Une légère réduction de la vitesse de rotation devrait suffire pour corriger la force de Coriolis. Je vous montre comment faire en mode simulation, puis avant de le faire pour de vrai, refaites la même manipulation en mode simulation.
— Très bien. Montrez-moi comment faire. »
La manipulation fut effectuée deux fois, une fois par Jean, l’autre fois par Dominique. Aucun problème ne survint.
Au moment de valider la manipulation pour de vrai, le boîtier de contrôle effectua une mise à jour automatique, et désactiva toutes les sécurités. Constatant le voyant passer au rouge, Dominique ne valida pas l’opération et se baissa.
« — Aurais-je mal fixé un câble ? »
Débranchant et rebranchant tous les câbles, deux par deux, Dominique inversa par accident deux câbles. La mise à jour fut interrompue, le voyant indiquant le défaut repassa au vert, puis clignota. Vert, rouge, vert, rouge…
Jean contrôla tous les paramètres, ne constata pas de défaut. Pendant ce temps, le boîtier de contrôle effectuait sa mise à jour.
Après quelques minutes, et ne voyant pas le voyant repasser au vert, Jean pensa que la carte dans le boîtier était endommagée.
L’écriture de ce problème dans le cahier réglementaire d’opération de maintenance prit un peu de temps, le boîtier pu terminer sa mise à jour. Le voyant cessa de clignoter et resta sur le rouge.
Jean déclara :
« — bon passons outre ce défaut, vous pouvez lancer l’opération. ».
Dominique acquiesça, et appuya sur la touche « Entrée ».
Suite au mauvais fonctionnement, combiné à une mise à jour automatique non planifiée, et l’inversion de câbles sur le contrôleur, l’ordre de rotation dans le sens inverse fut envoyé à la Terre.
Et La Terre Éclata !

#ELTE
#MercrediFiction

¹ : Pas besoin de fusées placées à l’envers et pilotées par d’antiques Pentium I.
² : Ce type de labyrinthe change sans cesse de forme. Cependant, si on sait où on va, il n’y a aucune chance de s’y perdre.
³ : Probablement le truc le plus important à savoir dans toute entreprise : où se situe la machine à café.
⁴ : J’avais tapé « sismique », mais Grammalecte me proposa « tellurique ». NDLA.

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Par FredricT <FredricT> le 10 juillet 2019 à 20 h 38 UTC

- Tu as vu le film où les Beatles n'ont jamais existé ?

- Ouais. Quitte à retirer un truc, j'aurais viré les lapins.

- Les lapins ? Mais pourquoi ?

- J'ai été mordu par un lapin.

- On t'a déjà dit que tu étais très rancunier ?

- Oui. Quand je l'ai bouffé.

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(8 pouètes en tout)